Changement climatique 2021: les éléments scientifiques
Résumé pour les décideurs politiques
En août 2021, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a publié son sixième rapport d’évaluation. Parmi ses auteurs figurent plusieurs climatologues canadiens. Le rapport a des applications importantes pour la politique de gestion des catastrophes et des urgences au Canada, et préfigure naturellement le travail que les praticiens effectueront dans les années à venir. La section Opérations de la Revue canadienne de gestion des urgences a produit une note d’information résumant le résumé du Sixième rapport d’évaluation à l’intention des décideurs, qui est en soi un document de politique générale complet.
Cette note d’information a été produite par les membres du personnel de la Section des opérations, Kaitlyn Boudreau, Melanie Robinson et Zahrah Farooqi, et a été approuvée pour publication par un membre du comité de rédaction.
Les influences humaines ont réchauffé l’atmosphère, les océans et les sols, entraînant des changements rapides et étendus dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère. Les quatre dernières décennies ont successivement été plus chaudes que la précédente. En outre, le niveau moyen mondial des mers a augmenté de 0,20 m (1,3 mm par an de 1901 à 1971, 1,9 mm par an de 1971 à 2006 et 3,7 mm par an de 2006 à 2018). Les influences humaines à l’origine de ces changements sont notamment l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre bien mélangés, des aérosols et de l’ozone, ainsi que l’aménagement du territoire. Les facteurs solaires et volcaniques et la variabilité climatique interne ont également joué un rôle. Le tableau au-dessous décrit les changements observés et prévus.
Probable
Très probable
Extrêmement probable
Aucune tendance ou preuve significative
Quasi certain ou très probable
Cinq scénarios d’émissions sont envisagés pour comparer la réponse du climat aux gaz à effet de serre (GES), à l’utilisation des terres et aux polluants atmosphériques futurs par rapport à ceux évalués dans le RE5. Les résultats sur le 21e siècle sont fournis pour les termes futurs (2021-2040) (2041-2060) et (2081-2100).
Scénarios, modèles climatiques et projections
SPM 1.1
SPM 1.2
SPM 1.3
SPM 1.4
Chaque fois que le réchauffement de la planète s’accentue, les changements deviennent plus importants en ce qui concerne les températures, des précipitations et de l’humidité du sol, ce qui entraîne des extrêmes plus importants. La surface terrestre continuera à se réchauffer davantage que la surface des océans, tandis qu’il est très probable que les fortes précipitations augmenteront et deviendront plus récurrentes dans la plupart des régions.
Le réchauffement continu de la planète devrait entraîner une intensification du cycle mondial de l’eau et de sa variabilité, de la mousson mondiale, des précipitations et de la gravité des épisodes humides et secs. Les puits de carbone océaniques et terrestres devraient être moins efficaces pour ralentir la croissance du CO2 dans l’atmosphère dans des circonstances d’augmentation des émissions de CO.
De nombreux changements dus aux émissions passées et futures de gaz à effet de serre sont permanents pendant des siècles, voire des millénaires, en particulier les changements dans l’océan, les calottes glaciaires et le niveau global des mers. Les émissions de gaz à effet de serre passées ont engagé l’océan mondial dans un réchauffement futur depuis 1750, tandis que les glaciers de montagnes et polaires devraient continuer à fondre pendant des décennies, voire des siècles.
Le niveau moyen mondial de la mer devrait continuer à augmenter au cours du 21e siècle. On estime que le niveau des mers augmentera pendant des siècles, voire des millénaires, en raison du réchauffement continu des océans profonds et de la fonte des calottes glaciaires, tout en restant élevé pendant des milliers d’années. Les activités humaines affectent tous les principaux composants du système climatique.
Les connaissances sur la réaction du climat et de l’éventail des résultats possibles peuvent contribuer à éclairer les services climatiques, l’évaluation des risques liés au climat et la planification de l’adaptation. La variabilité décennale renforce et masque les changements sous-jacents à long terme causés par l’humain, et cette variabilité se poursuivra très probablement. Ainsi, tous les continents devraient connaître une nouvelle augmentation des facteurs d’impact climatique (FAC). Les CID sont des conditions climatiques physiques (moyens, événements, extrêmes) qui affectent des éléments de notre société et/ou des écosystèmes. Ils peuvent être déterminants, bénéfiques, neutres, ou un mélange de chaque condition, affectant les éléments de système et des régions en interaction. Les CIDS sont regroupés en sept types : chaleur et froid, humide et sec, aile, neige et glace, côtier, océan ouvert, et autres. Le tableau au-dessous présente quelques projections.
Confiance moyenne
Confiance élevée
Pour limiter le réchauffement climatique d’origine humaine, il faut limiter les émissions cumulées de CO2, en atteignant au moins le niveau zéro d’émissions de CO2, ainsi que des réductions importantes des émissions d’autres gaz à effet de serre. Des réductions fortes, rapides et durables des émissions de CH4 permettraient également de limiter l’effet de réchauffement de la pollution et d’améliorer la qualité de l’air. En outre, si les émissions nettes négatives de CO2 étaient atteintes et maintenues, l’augmentation de la température de surface induite par le CO2 s’inverserait progressivement. Néanmoins, d’autres changements climatiques se poursuivraient pendant des décennies, voire des millénaires. À la fin du siècle, les scénarios prévoyants des émissions de GES très faibles et faibles limiteraient fortement l’évolution de plusieurs CID.
Enfin, il a été noté que des réductions d’émissions ont été observées en 2020 grâce aux mesures prises pour réduire la propagation du COVID-19. Ces effets étaient temporaires, mais avaient un impact détectable sur la pollution atmosphérique.