Simon Wells, CEO
Traduit de l’anglais original par Janick Daigle
Au cœur d’une période chargée pour les gestionnaires des urgences au Canada, nous tenons à vous remercier pour votre engagement envers notre profession. Nous voulons vous féliciter de ne jamais prendre du recul et de continuer à vous engager pleinement dans votre important rôle au sein de votre communauté, de votre province et du Canada.
Alors que nous préparons ce numéro et entamons un nouveau volume, le Canada entre dans sa troisième année de pandémie de COVID-19 et le variant Omicron se propage rapidement dans le monde. D’autres situations d’urgence se développent et nous touchent de plein fouet : c’est le cas du système de rivières atmosphériques qui a frappé la Colombie-Britannique à la fin de l’année 2021, la rendant vulnérable à d’importantes perturbations de la chaîne d’approvisionnement, à des inondations et à des glissements de terrain. Cette situation fait suite à une saison des feux extrême, toujours dans la même province. Les inondations ont quant à elles touché l’Alberta de manière tout aussi dramatique et les Prairies ont été frappées par des incendies au cours de l’une de leurs saisons des feux les plus intenses jamais enregistrées.
Kaitlyn Boudreau, Melanie Robinson, and Zahrah Farooqi
En août 2021, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a publié son sixième rapport d’évaluation. Parmi ses auteurs figurent plusieurs climatologues canadiens. Le rapport a des applications importantes pour la politique de gestion des catastrophes et des urgences au Canada, et préfigure naturellement le travail que les praticiens effectueront dans les années à venir.
La section Opérations de la Revue canadienne de gestion des urgences a produit une note d’information résumant le résumé du Sixième rapport d’évaluation à l’intention des décideurs, qui est en soi un document de politique générale complet.
Martin Laroche et Steve Plante
Dans cet article, nous évaluons la gestion des urgences et des risques par la mise en relation de l’analyse du réseau d’acteurs et de l’étude des représentations sociales. Nous avons recours à une méthode d’analyse de réseau classique et biparti pour mettre en évidence les acteurs clefs de la gestion des urgences et du risque. Le recours aux représentations sociales permet un ancrage de nos données dans un vécu territorial particulier. L’article proposé est une étude de cas qui s’intéresse à la municipalité de Saint-André-de-Kamouraska située dans la région administrative du Bas-Saint-Laurent au Québec. Nous avançons que les principaux avantages de notre méthode sont de :
a) révéler les acteurs clefs de la gestion des urgences et des risques;
b) dévoiler l’incidence de ces acteurs sur la gouvernance des urgences et des risques à l’échelle locale;
c) brosser le portrait de la socialisation aux risques et à l’urgence des acteurs.
Alexander Landry, Robert Colwell et Craig Price
Traduit de l’anglais original par Vanessa Wieler-Morin
Avec l’augmentation des situations d’urgence touchant les communautés au Canada, comme en témoignent les récentes inondations, les feux de forêt et la pandémie de COVID-19, le besoin de coordination de la gestion des urgences se fait de plus en plus ressentir. Cela est vrai tant au niveau fédéral que provincial, alors que les bénévoles au niveau municipal mettent à profit leur connaissance de leurs communautés respectives, ainsi que leur capacité à entreprendre des tâches plus petites et moins spécialisées pour soutenir les efforts professionnels de gestion des urgences.
À travers les expériences partagées de trois premiers intervenants en cas d’urgence au sein des communautés de pompiers et paramédicaux, cet article explore le bénévolat communautaire dans le cadre de la gestion des urgences, démontrant son importance croissante. Il fournit en outre des recommandations pratiques sur l’expansion de la communauté et les moyens par lesquels les municipalités peuvent continuer à soutenir les premiers intervenants dans le futur, en cherchant à établir le cadre d’une approche semblable à celle du militaire, dans un environnement interarmées, interorganisationnel, multinational et public (IIMP).
Scott Cameron, Cofondateur, Emergency Management Logistics Canada
De nombreuses organisations effectuent la planification et la préparation de la gestion des urgences sur un coin de bureau, n’ayant pas la capacité ni les ressources nécessaires pour s’y consacrer à temps plein. Les directeurs de la gestion des urgences (DEM) établissent régulièrement des relations au sein de leur secteur et engagent « des entrepreneurs par le biais de relations personnelles et d’autres contacts » (KPMG, 2021. P.130). Cependant, les situations de catastrophe majeure retirent le DEM des fonctions logistiques importantes, laissant les autres membres de l’équipe locale du EM à assumer ce rôle. Des listes papier ou numériques incomplètes avec des informations manquantes rendent la tâche longue et complexe, limitant les occasions de restreindre les dommages aux personnes et aux biens — surtout lorsque les fonctions logistiques sont assumées par des personnes rarement engagées dans des situations de crise.
Cet article démontre que la logistique est d’une grande importance dans la création et le maintien de réseaux de contacts et de collaboration, identifie la valeur de maintenir des listes de ressources complètes en tant que fonction logistique, et souligne l’importance de la création et du maintien de données locales dans le cadre d’une stratégie solide en préparation de la prochaine catastrophe.
Kayla Pepper
Traduit de l’anglais original par Valérie te Riele
Les incendies de forêt et les inondations de ces dernières années, y compris cette année, ont mis à rude épreuve le système des services de soutien d’urgence (ESS) de la Colombie-Britannique, un programme provincial conçu par Emergency Management BC (EMBC) pour soutenir les personnes évacuées. Après les bilans d’action des saisons de feux de forêt et d’inondations de 2017 et 2018, les approches démontrées des ESS n’ont pas permis de fournir un soutien pleinement adéquat aux communautés autochtones. En m’appuyant sur une thèse de maîtrise qui a été conçue en utilisant des méthodologies de recherche indigène et des principes d’engagement de recherche-action, j’ai posé la question suivante : “Comment les praticiens de la gestion des urgences pourraient-ils intégrer la sécurité culturelle, le respect, l’honneur et la célébration des connaissances traditionnelles autochtones et les pratiques communautaires dans la formation et les pratiques de l’ESS ?” Cet article offrira un résumé des résultats et des recommandations pour une application pratique pour les communautés et les organisations de gestion des urgences à travers le pays.